CHAPITRE XXII

— Allons, Zedar, vous ne pensez pas vraiment que je me contenterai de cette explication ?

Garion se figea, la main sur la porte de fer, au pied de l’escalier.

— Vous ne fuirez pas éternellement vos responsabilités en invoquant la fatalité, poursuivit la voix derrière la porte.

— Ne sommes-nous pas tous le jouet de la fatalité, Polgara ? répondit une voix étrangère, à la fois lasse et triste. Je n’irai pas jusqu’à dire que je ne suis pas à blâmer, mais mon apostasie n’était-elle pas prédestinée ? L’univers est partagé par la haine depuis le commencement des âges. Qui peut dire, maintenant que les deux Prophéties se précipitent l’une vers l’autre en vue de la confrontation finale qui décidera de tout, qui peut dire que ce que j’ai fait n’était pas essentiel à cette rencontre ?

— Vous éludez, Zedar, protesta tante Pol.

— Que fait-elle ici ? chuchota Garion.

— Sa présence était nécessaire, répondit tout bas Belgarath avec une sorte d’étrange satisfaction. Ecoute.

— Nous ne gagnerons rien à nous quereller, Polgara, disait Zedar l’Apostat. Nous croyons chacun avoir fait ce qu’il fallait. Aucun de nous ne parviendra jamais à convaincre l’autre de changer de camp, à présent. Pourquoi ne pas en rester là ?

— Très bien, Zedar, répondit fraîchement tante Pol.

— Et maintenant ? souffla Silk.

— Les autres devraient être là, eux aussi, murmura Belgarath. Assurons-nous-en avant d’entrer.

Garion distinguait le visage tendu de Belgarath à la faible lueur qui filtrait autour de la porte de fer.

— Comment va votre père ? reprit Zedar d’une voix neutre.

— Comme toujours. Il vous en veut beaucoup, vous savez.

— Ça ne m’étonne pas.

— Il a fini de manger, fit la voix de Ce’Nedra.

Garion jeta à Belgarath un coup d’œil surpris, mais le vieil homme porta vivement un doigt à ses lèvres.

— Déroulez-lui une de ces paillasses, mon chou, recommanda tante Pol. Et mettez une couverture sur lui. Il est tard ; il doit avoir envie de dormir.

— Je m’en occupe, proposa Durnik.

— Parfait, souffla Belgarath. Tout le monde est là.

— Comment sont-ils venus ? s’étonna Silk.

— Je n’en ai pas la moindre idée, et c’est le cadet de mes soucis. Une seule chose importe, c’est qu’ils soient là.

— Je suis heureux que vous ayez pu le reprendre à Ctuchik, poursuivit Zedar. Je m’étais attaché à lui pendant les quelques années que nous avons vécues ensemble.

— Où l’avez-vous trouvé ? questionna tante Pol. Nous ne savons même pas de quel pays il vient.

— J’ai oublié au juste, répondit Zedar, un peu perplexe. A Camaar ou à Tol Honeth. Ou peut-être de l’autre côté de la Mallorée, je ne sais plus. C’est comme si je n’étais pas censé me le rappeler.

— Essayez de vous en souvenir, insista-t-elle. Ça pourrait être important.

— Si ça peut vous amuser, concéda Zedar avec un soupir, et il se tut, comme s’il réfléchissait. Je ne tenais pas en place, commença-t-il. C’était... oh, il y a bien cinquante ou soixante ans. Je n’arrivais plus à me concentrer sur mes études et les chamailleries des diverses factions grolims commençaient à me taper sur les nerfs. Je me suis mis à voyager sans but. J’ai dû parcourir les Royaumes du Ponant et les Territoires angaraks une demi-douzaine de fois dans tous les sens, à cette époque.

« Enfin, je passais par je ne sais quelle ville quand une idée m’a tout à coup traversé l’esprit : nous savions que l’Orbe détruirait tout individu au cœur impur qui la toucherait, mais que ferait-elle à un être absolument innocent ? Je fus abasourdi par la simplicité du raisonnement. J’avais besoin de calme pour réfléchir a cette idée remarquable, et comme il y avait trop de monde là où j’étais, je tournai au premier coin de rue, dans une allée un peu retirée. L’enfant était là. On aurait dit qu’il m’attendait. Il avait peut-être deux ans, alors. Il était juste assez grand pour marcher. Je lui ai tendu la main et je lui ai dit : « J’ai une petite mission pour toi, mon garçon », et il est venu vers moi en répétant ce mot, « mission ». C’est la seule chose que je lui ai jamais entendu dire.

— Et qu’a fait l’Orbe, lorsqu’il l’a touchée pour la première fois ? s’enquit tante Pol.

— Elle s’est mise à scintiller. C’était très curieux ; on aurait dit qu’elle le reconnaissait, que quelque chose avait passé entre eux quand il a mis ses mains sur elle. Non, Polgara, continua-t-il avec un soupir, je ne sais pas qui, ou ce qu’est cet enfant. Ce n’est peut-être qu’une illusion, pour ce que j’en sais. L’idée de l’utiliser m’est venue d’une façon si soudaine que je me demande parfois si elle ne m’a pas été imposée. Il se pourrait très bien que ce ne soit pas moi qui l’aie trouvé mais lui qui m’ait trouvé.

Puis il se tut et le silence s’éternisa de l’autre côté de la porte de fer.

— Alors, Zedar, pourquoi avez-vous trahi notre Maître ? reprit enfin tante Pol d’une voix étrangement miséricordieuse.

— Pour sauver l’Orbe, répondit-il tristement. Enfin, c’est ce que je croyais, au départ. A l’instant où j’ai posé les yeux sur elle, elle m’a possédé. Quand Torak l’a prise à notre Maître et que Belgarath et les autres ont commencé à faire des projets pour la reprendre par la force, j’ai compris que si Aldur en personne ne se joignait pas à eux pour frapper Torak, ils échoueraient. Or je savais qu’Aldur ne ferait rien de tel. Je me suis dit que si la force échouait, la ruse réussirait peut-être. J’ai cru qu’en prêtant serment d’allégeance à Torak je parviendrais à gagner sa confiance et à m’en emparer.

— Et que s’est-il passé, Zedar ? insista la sorcière.

Il y eut un autre silence, long et pénible.

— Oh, Polgara ! reprit Zedar en étouffant un sanglot. Vous ne pouvez pas comprendre ! J’étais sûr de moi, certain de parvenir à garder une partie de mon esprit libre de la domination de Torak, mais je me trompais, ô combien ! Il m’a écrasé sous sa volonté. Il m’a pris dans sa main et a brisé toute résistance en moi. Le contact de sa main, Polgara ! s’exclama-t-il d’une voix pleine d’horreur. Il s’insinue dans les tréfonds de l’âme. Je connais Torak, je sais qu’il est haïssable, maléfique et d’une inimaginable perversité, mais quand il m’appelle, je dois lui obéir, et quoi qu’il exige de moi, je dois le faire, même si mon âme se révolte. Il tient mon cœur dans son poing jusque dans son sommeil.

Il y eut un autre sanglot étranglé.

— Vous ne saviez pas qu’on ne peut résister à un Dieu ? demanda tante Pol d’un ton compatissant. Vous étiez donc si sûr de votre pouvoir que vous avez cru l’abuser, lui dissimuler vos intentions ? N’était-ce pas de l’orgueil, Zedar ?

— Peut-être, répondit Zedar avec un soupir. Aldur était un bon Maître. Jamais il ne m’avait imposé sa volonté, alors je n’étais pas préparé au traitement que m’a réservé Torak. Torak ignore la bonté. Ce qu’il veut, il le prend, même s’il doit vous arracher l’âme. C’est sans importance pour lui. Vous découvrirez l’ampleur de son pouvoir, Polgara. Il s’éveillera bientôt et détruira Belgarath. Le roi de Riva n’est pas de taille à lutter contre ce terrible esprit. Puis Torak vous prendra pour épouse, comme il l’a toujours annoncé. Ne lui résistez pas, Polgara. Epargnez-vous ce tourment. Vous finirez inéluctablement par succomber et vous vous livrerez à lui avec plaisir, sinon avec passion.

Tout à coup, un raclement suivi d’un bruit de pas précipités se fit entendre de l’autre côté de la porte de fer.

— Durnik ! s’écria tante Pol d’un ton âpre. Non !

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Garion.

— Et que veux-tu que ce soit ! hoqueta Belgarath. Ouvrez cette porte !

— Reculez, espèce d’idiot ! hurla Zedar dans un vacarme confus de bousculade et de meubles renversés. Attention ! N’approchez pas !

Puis il y eut le bruit sec d’un poing frappant une masse osseuse.

— Zedar ! rugit Belgarath en tirant brutalement sur la porte de fer.

Une détonation pareille à un coup de tonnerre retentit alors derrière le panneau de métal.

— Durnik ! fit tante Pol dans un cri qui déchira l’air.

Dans une soudaine explosion de fureur, Belgarath leva sa main crispée et, joignant sa volonté ardente à la force de son bras, enfonça son poing dans la porte avec une telle violence que le panneau d’acier s’arracha à ses gonds comme un vulgaire parchemin.

Une salle au plafond voûté, supporté par d’énormes poutres de fer noircies, s’offrit au regard de Garion qui embrassa les événements d’un seul coup d’œil, avec une sorte d’étrange détachement, comme vidé de toute émotion. Il vit Ce’Nedra et Mission terrorisés, cramponnés l’un à l’autre, et tante Pol, paralysée de stupeur, qui contemplait de ses yeux écarquillés la forme immobile de Durnik, le forgeron, effondré sur le sol. Sa pâleur mortelle ne pouvait signifier qu’une chose, et telle une vague balayant la grève, une expression d’horreur crispa le visage de la sorcière tandis qu’elle prenait conscience du drame, de la perte irréparable qu’elle venait de subir.

— Non ! s’écria-t-elle. Non, pas mon Durnik !

Le cœur brisé, elle se précipita sur son corps inerte et le prit dans ses bras avec un gémissement de désespoir.

Puis Garion vit Zedar l’Apostat pour la première fois. Le sorcier regardait la dépouille de Durnik avec la consternation de celui qui sait qu’il a fini par commettre un acte lui interdisant à jamais tout espoir de rédemption.

— L’imbécile, marmonna-t-il. Pourquoi ? Pourquoi m’a-t-il obligé à le tuer ? C’était la chose entre toutes que je ne voulais pas faire.

Alors Belgarath plongea, inexorable comme la mort elle-même, à travers les lambeaux déchiquetés de la porte et se précipita sur l’homme auquel il donnait jadis le nom de frère, et la formidable rage du vieux sorcier fit reculer Zedar.

— Je n’ai pas voulu cela, Belgarath, balbutia-t-il, les mains levées comme pour parer la fureur de Belgarath. Cet imbécile s’est jeté sur moi. Il était...

— Tu... rauqua Belgarath, les mâchoires serrées par la haine. Toi, tu...

Mais les paroles étaient impuissantes à exprimer ses sentiments. Il leva les poings et frappa Zedar au visage. L’Apostat recula, mais Belgarath ne le lâcha pas et continua à le marteler de ses mains crispées.

Garion sentait flamboyer la volonté des deux sorciers, mais par à-coups, comme si leur pouvoir était emprisonné dans des émotions si puissantes qu’elles oblitéraient toute pensée. Ils roulèrent par terre tels deux ivrognes dans une taverne, en se flanquant des coups de pied, en échangeant des horions, en essayant de s’arracher les yeux, Belgarath délirant de rage et Zedar consumé de terreur et de chagrin.

Désespéré, l’Apostat tira une dague d’un fourreau, mais Belgarath lui frappa la main sur le sol jusqu’à ce qu’il la lâche et l’arme glissa au loin. Alors chacun lutta pour la récupérer, le visage figé en une grimace intense, les mains crispées comme des serres, s’efforçant à la fois de s’arracher à l’étreinte de l’autre et d’arriver à la dague en premier.

En faisant irruption dans la pièce, Garion avait, sans réfléchir, tiré l’énorme épée qu’il avait sur le dos, mais l’Orbe et la lame étaient froides et inertes dans sa main.

Les lèvres retroussées en un rictus animal, Belgarath avait noué ses mains autour de la gorge de Zedar qui tentait frénétiquement, à demi étouffé, d’empoigner les bras de son ennemi. Mais Belgarath était comme fou. Il se releva dans un effort surhumain, entraînant Zedar avec lui, et le maintenant par la gorge d’une main, il lui assena une grêle de coups avec l’autre. Puis il tendit son bras libre vers le sol et pointa le doigt sur les dalles, entre leurs pieds. Dans un grincement terrifiant, une immense lézarde s’ouvrit en zigzaguant dans les pierres qui hurlaient comme en signe de protestation. Alors les deux hommes, luttant toujours, roulèrent à terre et s’engloutirent dans la fissure béante. La terre sembla frémir, et la faille se referma avec un vacarme terrible.

Garion contempla bouche bée la fissure à peine visible par laquelle avaient disparu les deux hommes. Ce’Nedra poussa un hurlement d’horreur et cacha son visage dans ses mains.

— Fais quelque chose ! hurla Silk, mais Garion le regardait sans comprendre, le regard vide. Polgara ! s’exclama-t-il, atterré, en se tournant vers la sorcière.

Celle-ci ne réagit même pas. Accroupie par terre, elle berçait le corps inerte de Durnik, le visage en larmes.

A une profondeur infinie retentit une détonation sinistre, puis une autre. Le combat mortel se poursuivait au sein même de la terre.

Comme obéissant à une force extérieure, Garion chercha des yeux l’alcôve pratiquée dans le mur opposé ; là, dans les ténèbres, il distingua la forme allongée de Kal Torak. Garion contempla avec un curieux détachement la forme de son ennemi, enregistrant soigneusement chaque détail : la robe noire, le masque poli et Cthrek Goru, la grande épée noire du Dieu.

Garion ne fit pas un geste ; il ne pouvait ni bouger, ni éprouver la moindre émotion, mais un combat faisait rage en lui, un combat peut-être plus terrible que celui qui venait de plonger Belgarath et Zedar dans les entrailles de la terre. Les deux forces qui avaient d’abord divergé puis fait volte-face et se précipitaient à présent l’une contre l’autre dans les corridors sans fin du temps venaient de se rencontrer en lui. L’événement qui marquait l’aboutissement des deux Prophéties était amorcé, et ses premières escarmouches avaient lieu dans l’esprit de Garion. Des ajustements minutieux, d’une prodigieuse subtilité, modifiaient certaines de ses attitudes et de ses perceptions les plus intimes.

Et comme les mêmes forces se heurtaient en lui, Torak s’agita dans son sommeil.

L’esprit du Dieu endormi assaillit Garion de terrifiantes visions et il vit clairement le terrible subterfuge que masquait la proposition d’entente et d’amour de Torak. Si la peur du duel l’avait mené à accepter, une bonne moitié de la création aurait disparu comme on souffle une bougie. Et surtout, ce que Torak lui offrait n’était pas de l’amour mais un asservissement si vil qu’il passait les bornes de l’imagination.

Mais il n’avait pas succombé. Il avait résisté à la volonté toute-puissante de Torak et s’était finalement remis entre les mains de la Prophétie, devenant, par ce renoncement même, son instrument. Il n’avait plus peur. L’épée à la main, l’Enfant de Lumière attendait le moment où la Prophétie lui donnerait le signal du combat qui devait l’opposer au Dieu des Ténèbres.

Et tandis que Silk tentait désespérément d’inciter Garion et Polgara à entreprendre quelque chose, les dalles du sol s’entrouvrirent et Belgarath surgit de la terre.

L’esprit loin de tout, Garion vit que le vieil homme fantasque, le conteur, le voleur, le vieillard irascible qui avait mené la quête de l’Orbe n’étaient plus. Ils avaient disparu. A leur place se dressait Belgarath le sorcier, l’Homme Eternel, et l’aura de son incommensurable volonté scintillait autour de lui.

La Fin de Partie de l'Enchanteur
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